Distance parcourue : 47 MN

Vent du Sud ou Sud-Ouest prévu pour cette étape, bien orienté pour nous qui nous dirigeons vers le Nord. Mais il sera faible, de 2 à 6 nœuds avec quelques rafales jusqu’à 11 nœuds. Dans ces conditions, nous espérons que la vitesse des rafales sera celle qui dominera sur le plan d’eau ; situation assez fréquente avec les prévisions météo. Mais, pour une fois, la prévision sera juste et c’est avec un très léger souffle d’Éole que nous allons effectuer cette étape.

Sortie de Naøyvågen.

Petit temps donc sur la route ; la première partie de notre étape du jour commence au moteur jusqu’à l’île d’Askøy, au nord de Bergen. À partir de là, nous avons un peu plus d’espace pour naviguer à la voile et le vent devient un peu plus favorable en virant au Sud-Ouest. Nous hissons donc la grand-voile et le gennaker pour glisser sur une mer plate, l’avantage majeur de naviguer dans la route côtière intérieure norvégienne.

Strana sous gennaker.

Un petit coup d’œil à l’AIS (instrument qui donne la position des bateaux qui nous entourent, à condition, bien sûr, qu’ils soient équipés itou) nous indique qu’une étrange procession approche à la vitesse remarquable de 1,5 nds (2,7 km/h). J’ai le sentiment qu’il s’agit d’un navire en remorque. Nous prenons donc un peu de distance. Lorsque nous sommes à vue, le remorquage n’est pas confirmé, mais il y a plusieurs remorqueurs autour d’un navire de taille moyenne qui a un certain penchant sur l’arrière et qui éjecte de grosses quantités d’eau sur le côté. Serait-il en train de couler ?

Voie d’eau à bord.

Ça glisse bien, mais pas assez vite pour atteindre l’objectif initial, Naresund sur Ytre Sula, qui était à 58 MN de notre dernier mouillage. La recherche d’un mouillage intermédiaire nous fait chercher dans les alentours de Fedje, petite île charmante que nous avions visitée l’année dernière. Comme nous préférons découvrir de nouveaux espaces plutôt que de retourner sur nos traces, nous cherchons en face dans une myriade d’îles. Nous trouvons un petit espace entre plusieurs d’entre elles : Sauøyna, Sveholmen, Hestholmen, Høgholme et Rongevaeret. Ce mouillage n’est pas trop éloigné de la route principale et il est bien protégé, parfait pour passer une nuit tranquille.

Îles et îlots à gogo.
L’entrée est quelque part par là.

L’approche n’est pas trop difficile, mais elle demande un peu d’attention. Le paysage est trompeur, l’entrée ne se laisse découvrir que lorsque l’on est très près. Nous entrons dans la baie entourée de maisons de pêcheurs colorées. Pour la première fois, nous avons dû nous y reprendre à trois fois avant de crocher l’ancre dans les fonds. Je soupçonne la présence d’algues qui ont empêché l’ancre de s’établir. Nous sommes un peu fatigués de la navigation, alors c’est du bateau que nous admirons les îles proches, les quelques maisons de pêcheurs avec un peu de lumière distillée par le soleil de fin de journée. Cet endroit est à la hauteur de nos espérances, beau et reposant.

Le charme de Sjøbuosen.