Distance parcourue: 6 MN

Encore plus fort que l’étape précédente, 6 miles nautiques. C’est la danse des calmars. Hier, nous aurions pu continuer au lieu de nous arrêter à Middelburg mais nous avons préféré faire halte. Alors, aujourd’hui, c’est une toute petite étape et on peut se demander si ça vaut la peine d’un article. D’ailleurs, nous n’avons même pas pris la météo pour faire le trajet.

Mais grâce à cette étape, nous allons renouer avec les mouillages. La dernière nuit au mouillage date du 8 octobre 2021. C’était à Saint Vaast-la-Hougue. A partir de là, les côtes de la Manche et de la Mer du Nord ne se prêtent pas au mouillage forain pour passer une nuit à l’ancre. Ou alors, c’est que le vent a disparu de la planète.

Nous avons pris notre temps ce matin. Colette en a profité pour faire quelques courses et a eu la bonne idée de ramener deux barbecues jetables pour agrémenter nos soirées à l’ancre. Donc, c’est vers 13h30 que nous quittons Middelburg. Nous aurons tout de même une écluse à passer.

Les dauphins du canal.

Petite distance n’égale pas absence d’aventure. L’écluse de Veere dédiée à la plaisance n’est pas très large: 8,2 mètres; deux Strana ne rentrent pas côte à côte. Son entrée est également étroite. Le passage de l’écluse va être un peu délicat. En entrant, la question est amarrage à tribord ou bâbord ? Nous préférons bâbord mais, dans cette écluse, tribord serait mieux. Enfin, c’est ce que nos prédécesseurs pensent car il n’y plus de place à tribord. Donc, allons à bâbord. En y entrant, je comprends pourquoi il y a de la place: le quai est bien en retrait de l’axe entre les portes de l’écluse; c’est un renfoncement. La sortie va être un peu délicate. Et elle l’a été: le safran bâbord a raclé sur le quai qui, pour pimenter un peu la manœuvre, n’est pas vertical mais incliné: plus on se rapproche du mur, moins il y a de fond. Après une marche arrière, je pensais avoir assez d’espace pour diriger Strana vers la sortie mais l’arrière a glissé vers le quai et nous avons entendu un raclement. J’ai eu un peu mal pour lui. Un contrôle au mouillage viendra confirmer le problème: un chat s’est agrippé au pied du safran avec des griffes bien acérées. Plus un dans liste des travaux de maintenance 2022-2023.

Mais petite distance égale beaucoup de temps pour trouver sa place. Et nous en profitons pour découvrir le « Veerse Meer », un ancien bras de mer (Zee) devenu un grand lac (Meer) salé après la construction d’une digue. Sa fermeture a créé ce bel espace bien protégé pour naviguer, avec plusieurs pontons libres d’accès. Les chenaux sont très bien balisés en saison mais il faut faire attention à la profondeur à proximité des pontons. C’est une navigation au moteur. Vu la distance à parcourir, nous avons gardé les voiles rangées sous leurs tauds. Même les pare-battages sont restés à poste, mais rangés sur le pont.

Vue de Veerse Meer à la sortie du canal.

En saison, les pontons sont bien occupés; ça tombe bien, nous voulons être à l’ancre. Nous visons un coin nommé Mosselplaat: mossel pour la moule, plaat pour le banc. Il y a un peu de monde et nous lui préférons Schutteplaat: schutte pour protégé. Son nom lui va bien, même si nous choisissons le mauvais côté au nord mais le vent ne sera pas très fort et le plan d’eau peu agité.

Schutteplaat, côté face.

Il est préférable de mouiller en dehors des chenaux mais pas trop loin car les fonds remonent vites. Quelques ronds dans l’eau pour essayer de trouver la limite, et nous jetons l’ancre. Partis de Middelburg à 13h30, nous voici au nord de Schutteplaat à 15h00, aux premières loges pour le coucher du soleil.

Schutteplaat, côté pile.