Distance parcourue : 41 MN
Départ matinal à sept heures du matin. La prévision météo est favorable, mais le vent sera modéré : vent d’Est attendu 10-12 nds tournant Nord 6-10 nds ; le trajet risque d’être long. Comme nous allons au mouillage, nous notons également la prévision pour la nuit : Est 11 nds. Nous partons avec un courant défavorable qui le restera jusque vers 11h.
Aux Pays-Bas (Ameland), nous étions dans les îles de la Frise-Occidentale. En Allemagne (Nordeney et Wangerooge), nous étions dans les îles de la Frise-Orientale. Aujourd’hui, direction les îles frisonnes septentrionales. Nous avons repéré un mouillage au sud de l’île de Langeneß compatible avec les conditions annoncées pour la nuit. Encore faut-il y arriver…
À l’arrivée sur Helgoland, nous avions été cueillis par une mer formée bien supérieure à celle qui aurait dû correspondre au vent que nous avions. Résultat : si l’affalage de la grand-voile s’est bien passée, car il suffit de lâcher la drisse, son rangement a été plus délicat avec la bôme qui dansait la gigue. Il fallait être attaché. Nous ne voulons pas prendre le risque de répéter la danse en la hissant aujourd’hui.
Le port de Helgoland a un grand avant-port. Même grand, il ne faudra pas traîner pour hisser cette grand-voile face au vent. Il faut garder un œil sur le trafic tout en exécutant la manœuvre. Le secret de la réussite : bien apprécier la distance nécessaire et la direction du vent, exécuter la manœuvre rapidement. Passons à la pratique : la voile montée au deux tiers, il a fallu abattre, car la jetée s’est rapprochée plus vite que prévu. En soi, ce n’est pas une catastrophe, mais il faut faire attention au trafic portuaire et rater une manœuvre n’est jamais anodin. En navigation, il existe l’effet domino qui, lorsque quelque chose ne va pas, s’ensuit une cascade de problèmes déclenchée par le premier. Dans, notre cas, au moment de l’abattée, le chariot d’écoute de GV n’était pas bloqué. Il est parti d’un coup sous le vent. L’écoute de GV s’est prise dans le balcon arrière et a produit un effort énorme sur le balcon. Merci à la construction solide, le balcon a survécu ainsi que la réputation du skipper.
Comme prévu, les débuts sont difficiles. Avec une vitesse de vent de 10 nds et le courant défavorable, notre vitesse fond n’est que de 2,4 nds. Le ciel est magnifique; il fait frais, mais beau; la mer est calme. On aurait pu éviter l’agitation dans le port ce matin, finalement.
À cette allure, nous avons le temps de réfléchir à quel endroit nous allons jeter l’ancre cette nuit. D’autant plus que le bateau ralentit encore, car le vent chute; le temps s’étire. Pour une fois les prévisions météo ne sont pas très justes, à moins que ce soit moi qui les ai mal recopiées sur le journal de bord. À 17 MN de l’arrivée, nous mettons le moteur en route. Nous ne sommes jamais très chauds pour effectuer des arrivées de nuit dans des secteurs inconnus. Surtout que l’endroit que nous avons finalement choisi pour passer la nuit au mouillage se situe dans un trou d’eau non balisé à l’écart d’un chenal. Cela nécessite de bien voir où nous mettons la coque. De plus, nous avons rendez-vous pour un BBQ sur la terrasse qu’il ne faut pas manquer. Après neuf heures de navigation, nous jetons l’ancre au sud de Langeneß par 5 mètres de fonds.