Distance parcourue: 26 MN
L’annuaire des marées indique que La mer descend depuis 3h50 du matin et sera basse à 10h. Le chenal d’accès de la baie de Brignogan, à l’extérieur et dans la baie, n’est pas éclairé la nuit. Il est maintenant 6h00 heures du matin, il fait encore nuit noire et nous avons du mal à voir le balisage. Nous voulons être prêts à partir dès que l’aube pointera, sans s’inquiéter de la hauteur d’eau. Alors, lorsque nous arrivons à distinguer les perches du balisage du chenal dans la baie, nous nous rapprochons de la sortie.
Les prévisions météo du jour donnent un vent de Sud à Sud-Ouest, entre 4 et 16 nds, accompagné d’une mer peu agitée. Encore une belle navigation en perspective. Il est 7h30, le jour se lève et la visibilité devient bonne. Nous sortons de la baie.
Départ avec grand-voile haute et foc. Jusqu’à présent, la de vitesse du vent, l’état de la mer, n’ont pas varié suffisamment pour anticiper quand réduire ou augmenter la voilure selon les allures. Nous le faisons selon l’inspiration du moment. C’est toujours mieux d’avoir un coup d’avance et de partir avec la voile du temps. Pour éviter les erreurs de jugement dûs aux conditions, conjugués à la nervosité ou à la fatigue, les coureurs au large utilisent une table donnant la voilure selon les allures et les vitesses de vent. Elle reste à établir pour Strana mais, pour cela, il nous faut plus de données. Elles s’accumuleront au fil du temps. Avec 15/16 nds réel, vent de travers, sous grand-voile + foc, le bateau est confortable.
Ce petit épisode de navigation à 4 beaufort, nous a permis de vérifier le profil du mât. Depuis La Rochelle, je l’observe régulièrement pour déterminer les retouches à effectuer sur son réglage. Le petit incident à l’île d’Yeu, qui avait rendu mes doigts inopérants jusqu’à Concarneau, m’avait empêché de monter au mât et d’intervenir sur le réglage. La modification du réglage faite à l’Aber Ildut n’a pas suffit. Il faudra retourner profiter de la vue en montant au mât à la prochaine étape.
Peu avant 13 heures, nous sommes en vue du port de Roscoff. Les approches de port commencent toujours par l’étude du plan du port, suivi d’un appel à la capitainerie si nous sommes dans les heures d’ouverture. En général, Ils nous indiquent un emplacement selon la taille et le tirant d’eau du bateau. Ensuite, selon le sens et la force du vent et du courant, l’espace disponible, on dessine une tactique d’accostage. Confronter à la situation réelle dans le port, il faut parfois improviser. C’est toujours un moment un peu tendu. Mais aujourd’hui, rien à raconter, la manœuvre s’effectue sans histoire.