Faire les courses, les ranger, se rappeler ce qu’on a acheté. Facile quand on est à la maison. Les magasins ne bougent pas, les produits sont toujours étiquetés en français, on y va chaque semaine (c’est plus simple pour se rappeler ce qu’il y a en stock).
À bord, les choses se compliquent. Il peut y avoir un magasin à l’escale, ou pas. En dehors de l’anglais, d’un peu d’allemand, une étiquette en langue étrangère nécessite du temps pour le décryptage. En ce qui concerne la fréquence des emplettes, elle est variable.
Sur Strana, le cahier des charges initiales fixait une capacité de stockage de trois mois de vivres pour deux personnes, pour justement palier à l’absence de supermarché dans des endroits tels que l’est du Groenland, la Patagonie, les îles perdues du Pacifique ou celle de Robinson Crusoe. Ce n’est donc pas l’espace de stockage qui manque à bord. La liste d’avitaillement qui va se charger de le remplir s’est enrichie au fur et à mesure de nos expériences de navigation.
Pour nous éviter le transport fastidieux de gros volumes, Colette a adopté le principe de faire des énormes courses au départ pour le non périssable pour qu’il ne reste plus que les vivres frais à embarquer à chaque escale. À chaque début de saison, tout ce qui rentre dans le bateau de non périssable est inventorié. À chaque fin de saison, ce qui reste est également inventorié. Ça nous donne une idée de notre consommation. Dans la période intermédiaire, si du non périssable est acheté, l’inventaire de départ est mis à jour. Le plus difficile s’est d’adapter la liste aux produits disponibles sur le lieu de départ. Là, Translate est notre ami dans les contrées où la langue indigène recèle plus de mystères que d’informations.