Distance parcourue : 17 MN

Le soleil se lève, il est 5 h 30. L’aube commence dès 4 h du matin et la clarté du jour a vite fait de nous réveiller si on y ajoute le bruit du vent et de l’eau. Mais ce n’est pas grave aujourd’hui, nous partons tôt. Ce n’est pas que nous avons beaucoup de distance à parcourir, mais, en général, le vent est moins fort le matin avec moins de rafales.

Strana et son ponton, une histoire d’amour., Ça va être dur pour les séparer.

Les 8 nds qui soufflent actuellement suffisent à nous plaquer contre le ponton qui se trouve sous notre vent. Avec plus, les choses seraient devenues plus compliquées. Après une timide tentative pour faire pivoter le bateau sur l’avant et partir en marche arrière, nous restons toujours collés au ponton. Avec un peu plus d’énergie cinétique au départ de la manœuvre, qui se traduit par un claquement sec de l’amarre qui se tend, l’arrière se décale suffisamment pour nous permettre de partir en marche arrière et éviter le bateau qui était derrière nous.

Les conditions n’étaient pas réunies pour le succès de la manœuvre. Hormis le vent qui nous collait au quai, le pas de l’hélice n’était pas en notre faveur. Mais que vient faire le pas de l’hélice dans cette affaire ? Sur Strana, lorsque nous enclenchons la marche arrière, l’arrière du bateau glisse inévitablement vers bâbord et il est impossible de contrer cet effet avant d’avoir atteint une certaine vitesse.

Pas de chance, le ponton est à bâbord ; un coup de marche arrière trop tôt et Strana retournerait se mettre à quai très vite par l’action coordonnée du vent et du pas. En nous écartant suffisamment du ponton lors du deuxième essai, l’espace derrière Strana s’est un peu plus dégagé et une bonne impulsion au moteur en marche arrière a permis d’acquérir la vitesse suffisante pour contrer l’effet du pas et se retrouver loin de tout obstacle. Il ne restait plus qu’à trouver un espace suffisant pour repartir en marche avant vers la sortie du port.

Ce genre de manœuvre, ça vous réveille le matin si vous étiez un peu endormi. Suivie d’une séance de sport pour hisser grand-voile et foc, la journée peut commencer. Les prévisions météo donnent un vent changeant de Sud-Est à Nord-Est, 8-12 nds. Nous aurons surtout du secteur Est dans les vitesses annoncées. Quelques petits nuages parsèmeront le ciel, mais il sera majoritairement bleu. La température est douce ce matin : 15°C.

Dans le sillage de Strana.

Strana est en route sous pilote automatique. Le thé, préparé avant le départ, est au chaud dans la bouteille isotherme. Il est temps de le transvaser dans nos tasses également isotherme. Notre route nous mène tout droit sur l’entrée du chenal d’Hesnæs. Nous profitons de la vue sur la côte qui n’est pas très loin.

L’heure du petit-déjeuner.
Et de la contemplation…

À l’arrivée, une petite bascule de vent défavorable va nous faire faire quelques miles nautiques en plus et la seule manœuvre du jour (en dehors de hisser et d’affaler les voiles), un empannage. L’entrée de Hesnæs se présente peu après. C’est un petit port avec très peu de bâtiments autour. Des places d’amarrages avec poteaux, vides, un quai en béton, vide. Le choix est vite fait : ce sera le quai.

L’entrée du port.
Difficile de trouver une place dans ce port encombré… de poteaux.