Nous sommes le 26 juin 2022 et il est 17:30. Nous sommes au nord de Schutteplaat, côté est, sur l’alignement entre deux marques qui balisent la zone des 1,8 mètres de profondeur. Au sondeur, à la position où nous sommes, nous avons 3 mètres. Une petite reconnaissance prudente nous a indiqué que nous avions 1,9 mètres à 2 longueurs de cet alignement en direction de l’île, ce qui paraît suffisant pour notre tirant d’eau (1,1 mètre). Nous jetons l’ancre ici en laissant filer 20 mètres de chaîne, soit un rapport presque de 7:1, dans des fonds de sable/vase. Avec ça, nous sommes tranquilles pour la nuit. L’ancre a très bien croché.

Pour terminer la manoeuvre, nous mettons en place la boule noire dans la mâture qui signale, de jour, que le bateau est sur ancre. Peu pratiquée chez nous, cette règle du RIPAM (Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer) est très bien suivie aux Pays-Bas. Elle est complétée la nuit par un feu blanc en tête de mât.

Le petit point noir à l’avant, à la limite de l’arbre, c’est la boule de mouillage. Je sais, le montage reste à perfectionner pour améliorer la visibilité.

Nous éteignons le moteur et la quiétude du mouillage émerge: l’air est calme, le soleil brille, le bateau danse un peu autour de l’ancre et change notre point de vue régulièrement. C’est un peu comme dans un transat au bord de la piscine mais avec le mouvement en plus.

La rive en face de Schutteplaat

Il est l’heure de tester le barbecue. C’est une première sur Strana. Si d’habitude les barbecues sont plutôt dangereux à bord, dans notre cas, nous avons une terrasse barbecueproof: le garage à annexe. Il est en aluminium et ne craint pas la braise. Il ne faut pas oublier d’enlever l’annexe gonflable bien sûr. Donc, nous la mettons à l’eau pour libérer la place. Et, c’est plutôt un coin idéal pour l’activité à laquelle nous allons nous adonner. Un petit bémol: le bateau se met normalement face au vent au mouillage. Une fois face au vent, il se crée une petite dépression à l’arrière du bateau qui renvoie la fumée vers la cabine du bateau. Les saucisses parfument un peu l’intérieur même après les avoir englouties. Heureusement, la cabine est bien ventilée et l’odeur finit par disparaître.

BBQ sur la terrasse testé et approuvé.

Veerse Meer étant une mer fermée, il est indispensable de ne pas vider ses eaux noires dans cet espace. Et là, il faut reconnaître que la région de la Zeeland y met les moyens en saison d’été. Près de tous les pontons, aussi bien sur une île que sur la côte, ils installent des toilettes chimiques ainsi que des containers de déchets. Ce qui fait que même, au mouillage, un petit coup d’annexe vous permet de rejoindre les lieux d’aisance et déposer vos poubelles. Ce sera notre promenade du soir sur l’île de Schutteplaat.

Nous passons une nuit confortable même si le vent s’est un peu renforcé pendant la nuit. La mer n’est pas agitée. Notre mouillage est bien protégé des vents de Sud-Ouest, Sud et Sud-Est; correctement des vents de Ouest, Est et Nord-Est. Le moins bon, c’est le Nord-Ouest. Au réveil, je prends mon café dans le cockpit et je laisse mes yeux divaguer sur les environs. Nous sommes en semaine et il y a pas de mal de bateaux de travail qui circulent. J’en vois un en particulier qui se rapproche de nous. C’est une barge dont le pont est occupé par un alignement de toilettes chimiques et de containers de déchets. Elle vient les remplacer. Sa technique, c’est l’échouage: la barge échoue sur la côte, un tracteur en descend et procède au remplacement.

La barge au travail.

Au moment du café, il faisait beau. Le temps était calme, la mer lisse. Au moment du réveil de Colette, le ciel est devenu nuageux, voire orageux. Nous faisons un petit voyage à terre pour jeter le barbecue qui a tranquillement refroidit hier soir et faire le tour de l’île. A notre retour à bord, le vent s’oriente au nord et nous avons des rafales à 20 nds. Rien de terrible, d’autant plus que la mer reste sage. L’ancre tient. Une bonne occasion pour tester et affiner la technique du mouillage mixte chaîne/corde à l’aide d’une main de fer ainsi que de tester le comportement du bateau au mouillage, safrans relevés. L’année dernière, il n’était pas possible de les relever complètement. Ce problème a été réglé cette année.

L’après-midi est de nouveau ensoleillée et le gris laisse place aux couleurs. Nous sommes tellement bien à cet endroit que nous allons y rester une nuit de plus.

Pas envie de partir ….