Au dernier virage du chenal, nous découvrons le port. Avant chaque arrivée, nous essayons de contacter la capitainerie, si elle est ouverte, pour vérifier les disponibilités et valider que notre longueur, largeur et tirant d’eau ne sont pas un problème. Ici, c’est Perros Guirec qui gère le port de Ploumanac’h. Ils nous ont confirmé que l’accès est possible et que nous pouvons nous mettre là où il y a de la place car nous sommes hors saison.
Pas facile, dans notre cas. Les haltères sont reliés par des cordages qui forment des lignes entre lesquelles l’espace est assez étroit. Le vent est un peu traversier à ces lignes. Strana est à la limite maxi de la longueur autorisée. Il est difficile de voir le réseau des lignes de mouillages au ras de l’eau, ainsi que l’entrée et la sortie de chaque ligne. C’est la première fois que nous tentons ce type d’amarrage.
Beaucoup de paramètres défavorables. Strana fait figure de cargo au milieu de ces bateaux. J’ai un peu peur pour les autres. Notre choix pour la manœuvre: on s’enfile dans une ligne où il y a le plus de places; on approche une bouée par l’arrière et on se débrouille pour ramener le bateau le long des haltères.
C’est facile sur Strana de s’amarrer sur une bouée à l’arrière. Voilà une chose de faite. Maintenant, le bateau se met un peu en travers du passage à cause du vent traversier. Il s’agit de ramener les 11 tonnes le long des haltères. Ce n’est pas très facile, et pourtant, petit à petit, nous y arrivons. Pour terminer l’amarrage presque parfait, un petit tour en annexe pour porter l’amarre de proue sur une bouée plus éloignée. Et voilà ! Prêt pour le débarquement sur la côte de granit rose.