Distance parcourue: 31 MN
Les prévisions météo pour la journée sont bonnes pour se balader: pas de pluie, ciel voilé mais qui devrait se dégager, température douce. Moins bonne pour naviguer: vent de NE 6 nds, faiblissant pour tourner Ouest 6nds. Vent faible donc, avec une probabilité de l’avoir dans le nez. A part ça, la mer est belle.
Nos intentions étaient louables: se réveiller à 5h pour partir à 6h de notre mouillage pour profiter du vent le plus possible avant qu’il ne nous soit plus favorable. La réalité nous rattrappe: une grosse flemme du capitaine ce matin, conjuguée avec une difficulté chronique du co-skipper à se lever le matin sauf en cas de nécessité. Et ce matin, il n’y a pas vraiment de nécessité.
A 8h42, la GV et le foc sont finalement hissés. Nous quittons la rade du Croisic pour rejoindre Belle-île. La destination n’est pas encore figée mais le Port de Deuborh, juste au nord de Sauzon, semble accueillant. Il n’a de port que le nom car il s’agit plutôt d’une crique. Si nous mettons longtemps pour nous rendre à Belle-île, nous pourrons toujours faire un stop à Houat si l’envie nous prend. La sortie de la baie de Quiberon se fait souvent par le passage de la Teignouse mais, avec de bonnes conditions météo et le bon moment pour la marée, il y d’autres possibilités.
Aujourd’hui, ce sera la passage du Béniguet, entre les cardinales Le Grand Coin et Borner Bras. Le passage fait 550 mètres de large. A nous de rester attentif à la dérive, car il peut y avoir du courant et le vent est faible. Vous pourriez penser : mais vous avez un moteur pour vous aider à passer. Vous auriez raison mais nous sommes sur un voilier et n’avons pas de rendez-vous à Port de Deuborh. Alors, nous essayons toujours de marcher à la voile plutôt qu’au moteur, qui n’intervient qu’en dernier recours pour calmer nos nerfs dans une mer houleuse et/ou sans vent, ou si notre sécurité ou celle du bateau est en jeu.
Longtemps, nous avons mis: 8h30 pour parcourir nos 31 MN, soit 3,6 nds de moyenne. 2h20 avant d’arriver, nous avons dû faire marcher la risée diesel pour terminer notre parcours. Le vent s’est retiré en douce comme prévu mais sans tourner à l’ouest, quelques miles après avoir passer le passage du Béniguet.
Grâce à Deutz (c’est la marque de notre moteur), nous voilà devant Port Deuborh vers 17h30. Choisir son emplacement pour mouiller son ancre n’est pas toujours chose facile mais nous avons vaincu après le 3ème essai. Nous n’étions pas satisfaits de notre position (trop près des rochers) sur les deux essais précédents. Il est temps de déguster à la fois l’infusion et le paysage qui s’offrent à nous.