Avant de jeter l’ancre, nous avons prudemment fait le tour de la bassine pour vérifier les profondeurs. Nous avons choisi un endroit avec environ 2 mètres de profondeur pour mouiller. Pour assurer notre tranquillité, nous prévoyons de lâcher 20 mètres de chaîne, soit un rapport de 7 :1 .

Spieringplaat

La chaîne assure que l’ancre travaille toujours avec le bon angle. Le bon angle pour une ancre, c’est un angle aigu très fermé (révision de géométrie obligatoire) pour qu’elle puisse rester crochée, ou se raccrocher si, par malheur, elle décide d’entamer la saison des labours. Le rapport entre la longueur de la chaîne et la profondeur, en y ajoutant la hauteur du bateau, est à l’appréciation du skipper. Beaucoup de chaîne, c’est une nuit potentiellement plus tranquille mais, s’il y a du vent, elle se tend; elle va alors s’éloigner de l’ancre. C’est ce qu’on appelle le rayon d’évitage. Dans les endroits étroits ou lorsque les fonds remontent vite, ça peut être un problème. Avec nos 20 mètres, nous serons dans cette situation. À surveiller de près …

Spieringplaat, côté sud.

Au mouillage, c’est comme à la maison. Soit vous restez sur la terrasse, soit vous allez vous promener. Pour ceux qui ont une piscine, vous avez également la possibilité de vous baigner. Aujourd’hui, la piscine est remplie de méduses, donc pas de baignade. Nous profiterons de la terrasse ce soir pendant le barbecue. Donc maintenant, ça va être promenade. Et là, même en bateau, vous avez encore un choix à faire : se promener en voiture ou à la force de vos muscles.

Aujourd’hui, l’annexe à moteur reste au garage. Nous allons, pour la première fois à bord de Strana, gonfler notre kayak. Il est longtemps resté plié et nous ignorons dans quel état il est. C’était notre moyen, peu encombrant une fois plié, pour rejoindre la côte quand nous étions au mouillage avec notre Mini 650.  Ce kayak nous a bien rendu service sur Soleto et il a eu sa place à bord de Strana, Comment a-t-il survécu à ces sept années d’inactivité ? Parfaitement bien, nous n’avons pas coulé au court de notre randonnée. Le kayak a ceci de bien, c’est qu’il permet de faire travailler un peu le haut du corps. C’est un bon complément au vélo. En avant pour le tour de l’île à la force des bras.

L’appareil de fitness est opérationnel.

A notre retour, le vent a un peu changé de direction et le bateau pointe maintenant vers l’entrée sud de la bassine. Nous voyons arriver une barque motorisée transportant un groupe qui débarque sur l’ile.

Un voisin de mouillage nous quitte.

Certains ont retroussé leurs pantalons pour aller pêcher à pieds. Nous supposons qu’ils cherchent des huîtres qui couvrent le fond par endroit. D’autres préparent le barbecue. Ils sont, quoi, à 80 mètres du bateau et l’eau leur arrive aux genoux.

Je me souviens alors qu’il serait bon d’aller vérifier les genoux de Strana (les safrans) à l’arrière. Je vais sonder la profondeur vers les safrans en plantant la gaffe que j’ai étalonnée à 1m et 1m50. Un petit coup de gaffe: sous les safrans, il y a juste de quoi passer la main … à plat. Il est impératif de commencer les opérations de levage des safrans. Un peu plus tard lorsque les bateaux de passage seront partis, nous déplacerons notre mouillage dans un endroit plus profond pour passer une nuit tranquille. Une fin d’étape paisible pour terminer la première partie du voyage.

Il est 23 heures à Spieringplaat.