Il s’agit d’une rencontre amicale arbitrée par mes soins. Dans un match, on peut toujours mettre en doute l’arbitrage; c’est souvent l’objet de grandes discussions d’après-match. Mais l’arbitre à toujours raison sur le terrain et ici, on est sur mon terrain.
Enjeu du match :
Réussir l’alignement parfait de la poulie de la pompe à eau (voir « Histoire de pompe » pour les détails) en réalisant une pièce intermédiaire d’épaisseur 3mm à installer à la sortie du vilebrequin moteur vers la poulie d’entraînement de l’alternateur.
L’équipe de France :
Une petite usine de métallisation en Normandie qui fait des pièces mécaniques accessoirement.
L’équipe des Pays-Bas :
Un garage pour tracteur et moissonneuse-batteuse qui représente la marque Deutz-Fahr.
Le match:
Sur la gauche, la réalisation de l’équipe de France. Sur la droite, celle de l’équipe des Pays-Bas.
Le jeu de l’équipe de France :
Décide de jouer avec du plastique genre Ertalon, elle est usinée au tour et percée à la perceuse à colonne. L’outil du tour ne devait pas être très affûté, la pièce est rayée. Les trous de passage des vis sont ovales. Son épaisseur est inférieure à 3mm. Elle a été faite à la dernière minute sous la pression de l’arbitre.
Le jeu de l’équipe des Pays-Bas :
Le plastique, ça ne pouvait pas fonctionner. Ce sera en Inox marine A4, usiné par découpe au plasma par un sous-traitant avec prise de cotes sur la poulie. La pièce est remarquablement ajustée aux cotes de la poulie et respecte parfaitement l’épaisseur de 3mm. Son état de surface est impeccable.
Le résultat du match
France 0 – Pays-Bas 1
A l’usage, la pièce plastique made in FR s’écrase au serrage et, probablement, travaille avec la chaleur du moteur car il est indispensable de resserrer la poulie après chaque journée où le moteur a été utilisé.
La pièce en inox made in NL après un petite ébavurage de l’amorce de la découpe au plasma s’ajuste parfaitement sur le doigt de centrage du moteur et se monte à la perfection.
La durée du match :
Même long délai au goût de l’arbitre (deux semaines) pour les deux mais la France a joué seulement dans les dernières minutes, poussée par l’arbitre qui s’est roulé par-terre pour obtenir un résultat. On pourrait qualifier la pièce de « faite à l’arrache ».
Le salaire des équipes :
Même salaire pour les deux : 50 euros. J’ai très envie d’ajouter un but supplémentaire en faveur des Pays-Bas à titre gracieux.
L’humeur des équipes :
L’équipe de France, surmenée, morose, qui a un peu pris l’arbitre pour un chien dans un jeu de quilles.
L’équipe des Pays-Bas, sereine, souriante, pas surprise de devoir faire une pièce pour un bateau dans un magasin/atelier de tracteurs.
L’arbitre a dû faire quand même plusieurs ballades en vélo pour suivre l’avancement du match (2 fois pour la France, 3 fois pour les Pays-Bas). A noter qu’il n’a pas été prouvé encore à ce jour que les Pays-Bas ont acheté l’arbitre.