Distance parcourue: 36 MN
Aujourd’hui, nous entamons la dernière étape du voyage pour Béatrice et Dominique qui nous ont accompagnés pendant ces neuf jours. Une navigation à quatre, fort agréable, dans des conditions idéales. Et le dernier jour sera à la hauteur : un vent d’Est-Sud-Est 17 nds est annoncé, faiblissant 11 puis 5 nds et virant au Sud-Est. Un peu de près sur le parcours mais mer belle et soleil resplendissant. Encore une navigation qui s’annonce épuisante …
Comme d’habitude, je me lève tôt et viens saluer le soleil levant. Il est l’heure d’aller au travail pour certains. Ils savourent probablement également cette journée d’avance qui leur permettra de travailler dans des conditions maniables. Ce qui ne doit pas être très fréquent le reste de l’année.
La navigation en eaux intérieures impliquent de suivre les chenaux balisés. La Waddenzee et L’Ijsselmeer dans laquelle nous allons naviguer, laissent quelques libertés mais il faut être prudent. Au tiers de notre parcours, nous allons renouer avec le passage d’écluses et de ponts. Notre route est barrée par une gigantesque digue, Afsluitdijk, construite entre 1927 et 1933, qui a transformé le Zuiderzee (mer) en Ijsselmeer (lac).
Nous quittons Den Helder à 8 heures du matin. Nous avons une dizaine de miles à parcourir pour atteindre l’écluse. Dès la sortie de la marina, nous envoyons les voiles. Le vent est mesuré à 16 nds et sa direction est conforme aux prévisions. Mer plate et vent de 16 nds, ce sont les conditions idéales pour glisser sur l’eau et nous en profitons.
A l’approche de l’écluse, le chenal se resserre. Nous affalons les voiles pour passer l’écluse au moteur. Sur cette immense digue, il y a une écluse à l’Ouest (où nous sommes) et une à l’Est. Le trafic est intense et le nombre de bateaux de plaisance augmente à l’approche de l’écluse mais tout se passe bien. J’ai toujours peur d’écraser les autres bateaux avec notre blindé.
Nous hissons à nouveau les voiles à la sortie de l’écluse. Le vent faiblit ; nous progressons à la vitesse de 3,5 nds et elle décroît progressivement jusqu’à 1,7 nds. Deuxième apparition du gennaker : le compteur s’affole pour atteindre 3,8 nds (à 70° du vent réel et 6,5 nds de vent). Les conditions sont si agréables que personne n’a envie d’arriver trop vite à Enkhuizen. Nous faisons un petit détour vers un îlot artificiel, De Krepeul, refuge pour beaucoup d’oiseaux. Nous passons à proximité avant de reprendre notre route; pas mal de voiliers sont au mouillage tout autour. Le vent est faible mais nous savourons le plaisir de glisser sans bruit sur l’eau.
Nous atteignons Enkhuizen vers 18h. Nous connaissons le numéro de la place car nous avons appelé le port avant d’arriver. Reste à la trouver. Ce sont des places avec catway d’un côté, poteau de l’autre. J’ai dû m’y reprendre à deux fois pour y entrer. La première fois, en marche avant, j’ai essayé d’y entrer directement mai j’ai eu la sensation que ça n’allait pas aller. Une mauvaise appréciation de ma part, un peu de courant qui vous emporte, j’ai préféré repartir en marche arrière et c’est en marche arrière que je me suis présenté à nouveau dans la place, en douceur. Le plus délicat sur Strana, dans la position arrière vers le quai, c’est d’éviter de cogner les safrans ; mission accomplie.
En face de nos pontons se trouve un immense quai où sont amarrés de belles unités : vieilles péniches, vieux gréements ; joli spectacle pour les yeux.
Voilà, la dernière navigation sur Strana pour nos passagers s’est achevée. Nous fêtons notre arrivée par un dîner de poissons à l’un des restaurants d’Enkhuizen. Béatrice et Dominique repartiront demain par le train après avoir visité Enkhuizen pour rejoindre Oranjeplaat où ils ont laissé leur voiture.