Mon premier choix pour le titre était « Ijmuiden la belle ». Bien entendu, c’est un peu ironique car la ville d’Ijmuiden est tout, sauf belle. Bâtie en 1870 en même temps que le canal de la Mer du Nord, elle s’est développée autour des activités de la pêche et des industries sidérurgiques. Les cheminées fument encore aujourd’hui. Vous vous souvenez d’Arnemuiden, l’embouchure (muiden) de l’Arne. Là, nous sommes à l’embouchure (artificielle) de l’Ij, créée par la main de l’homme.

A gauche, en 2022, le port d’Ijmuiden sur la mer du Nord. A droite, en 1849, on y trouve la côte sauvage et les lacs intérieurs (source: Topotijdreis.nl). Les travaux d’Hercules ne sont peut-être pas en méditerranée …

Il y a tout de même une plage à proximité du port de plaisance. Elle tourne le dos aux installations industrielles et permet, le temps d’un bain, de se sentir ailleurs.  Nous en avons profité le soir de notre arrivée en essayant d’éviter les méduses.

Le bon côté d’Ijmuiden, la plage.

Le principal intérêt d’Ijmuiden, en dehors d’être un abri en cas de mauvais temps, c’est la possibilité de rejoindre facilement Amsterdam ou Haarlem en transport ou à vélo. Nous connaissions Amsterdam. Nous voulons découvrir Haarlem. C’est le programme du jour. Quartier libre pour les couples : Béatrice et Dominique choisissent les transports en commun; nous, nous avons pris nos vélos.

Mais avant de prendre le départ, nous devons accomplir une mission qui nous a été assignée par le maître du port de Scheveningen: commander les sushis à l’adresse qu’il nous a recommandé. Nous passerons les prendre en fin de journée, au retour de notre promenade.

L’arrière-pays d’Ijmuiden
qu’on essaye d’égayer un peu.

Ijmuiden la traîtresse … En courant pour attraper le bus, Dominique n’a pas vu la magnifique et immense ancre à jas rouillée au ras du trottoir servant de décoration devant l’entrée de la capitainerie. Avec sa foulée d’athlète, sa course rapide qui devait être en principe sur terre, s’est transformée en vol plané avec un atterrissage plutôt percutant. Choix involontaire de Dominique mais avisé : il s’est écrasé à proximité de policiers et à deux pas du siège de  l’association de secours en mer « Koninklijke Nederlandse Redding Maatschappij » (KNRM) et du poste de secours local. C’est l’équivalent de la SNSM, tous brevetés sauveteurs. Bien entouré, il a commencé sa visite par un détour chez le médecin pour une couture. Ce genre d’incident peut ruiner votre santé, vos vacances et votre croisière. Mais son moral est d’acier et ils iront tout de même faire le tour d’Haarlem.

De notre côté, nous enfourchons nos vélos avec prudence pour la même destination avec un retour prévu par le parc national de Zuid-Kennemerland, le long de la côte. De retour à Ijmuidenen fin de journée, nous faisons halte à Hokkai Kitchen pour prendre livraison de notre repas du soir, les fameux sushis. Nous nous retrouvons à bord de Strana pour les déguster. Dominique  est un peu contusionné par sa cabriole du matin et j’appréhende un peu le départ du lendemain : si Strana a la couleur d’une ambulance,  elle n’en a pas le goût. Un voilier au près n’est pas le moyen de transport  le plus confortable, mais Dominique est au taquet (coinceur) et fait confiance à la nuit de repos pour continuer le périple.