Aujourd’hui, les vélos sont parés pour un circuit qui va nous conduire d’Ijmuiden à Ijmuiden en passant par Haarlem et Zandvoort. Un petit tour de 38 kilomètres seulement, car nous sommes partis un peu tard du bateau et nous avons rendez-vous ce soir avec notre commande de sushis. Un ciel d’azur et une température estivale (juste ce qu’il faut) nous accompagnent.

Nous traversons la zone industrielle puis les faubourgs d’Ijmuiden pour nous retrouver dans la campagne. L’herbe est très sèche. Les Pays-Bas souffrent également du manque d’eau. Un comble pour un pays quasiment bâti dessus.

Les faubourgs d’Ijmuiden et sa toundra.

Au détour d’un chemin, nous tombons sur un vieux château en partie en ruine. C’est la première fois que nous tombons sur ce type de château. Il date du XIIIème siècle. Une petite recherche nous apprend qu’il s’agit des ruines de Brederode. Cette même recherche nous indique comment il a été détruit par un incendie volontaire, suite à la guerre entre le parti des Hameçons et le parti des Cabillauds. Je ne pouvais pas passer sous silence cet affrontement digne d’un pays de pêcheurs. Pourtant les malheureux n’y étaient pour rien : les Hameçons étaient les nobles, les Cabillauds étaient les bourgeois.

Les ruines de Brederode.

Nous arrivons à Haarlem qui a du charme avec ses ponts et ses canaux. Le cœur de ville est souvent, comme chez nous, la place du marché : la Grote Markt. C’est le reflet de sa richesse passée construite sur les brasseries, le textile et la construction navale.

C’est l’heure de pique-niquer quelque part. Nous faisons une halte dans un supermarché pour se ravitailler et nous quittons Haarlem pour trouver un bel endroit où reprendre des forces. Nous nous arrêtons au bord d’un étang, dans un parc. Comme beaucoup d’endroits qui se prêtent à la détente, les abords sont aménagés avec une table et des bancs. A table !

Pique-nique au bord de l’étang.

En balade, nous pratiquons majoritairement le pique-nique. Nous y voyons plusieurs avantages : c’est plus économique ; c’est plus rapide et le décor de la salle de restaurant est très souvent à notre goût. Un petit inconvénient : le restaurant n’est pas ouvert quand il pleut et il n’y a pas de café à la fin. Donc, nous repartons aussitôt en direction de la Mer du Nord pour rejoindre Zandvoort.

Au fond, Zandvoort.

L’arrivée sur Zandvoort se fait à travers des dunes sur lesquelles poussent buissons et petits arbres. Un paysage un peu austère, une végétation un peu rachitique. Probablement, une image de ce que pouvait être l’emplacement d’Ijmuiden avant percement du canal. Zandvoort ne laisse pas de souvenir impérissable mais sa particularité, c’est d’accueillir un circuit automobile fameux pour ses Grands Prix de Formule 1. Il est niché au milieu des dunes. On voit dépasser les tribunes mais le circuit est invisible de la route ou des chemins. Aujourd’hui, le silence plane sur le circuit.

La plage de Zandvoort.

Si on tourne la tête de l’autre côté, nous retrouvons la Mer du Nord et ses plages immenses. Nous longeons quelques instants ces plages puis la voie cyclable se sépare de la route côtière pour entrer dans le Parc National de Zuid-Kennemerland. La première partie de la piste nous amène à un restaurant de bord de mer. De ce fait, la piste est plutôt carrossable. La deuxième partie est plus aventureuse. La piste est envahie par le sable et il a fallu descendre de nos montures pour gravir une dune qui a gagné sa bataille sur le chemin. La progression est difficile dans le sable. L’avantage de nos vélos, c’est le poids. Avec leurs 13 kilos, on peut les prendre sous le bras sur quelques dizaines de mètres. Le cyclotourisme est un bon sport pour les navigateurs : les jambes travaillent ce qui est rarement le cas en navigation, et de temps en temps, un petit peu de musculation des bras pour passer les difficultés. La fin de la promenade nous fait traverser une jolie forêt avant de rejoindre la forêt de bâtiments industriels d’Ijmuiden où se cache Hokkai Kitchen, notre pourvoyeur de sushis.