Nous sommes le 12 août. Il est 17h40, la fin de l’étape approche. Le moteur est mis en route pour affaler nos voiles et effectuer l’approche du port de Den Helder. C’est un port important sur la Mer du Nord. Principalement, militaire et industriel avec une forte activité de logistique et maintenance tournée vers les installations offshore (éoliennes, plateformes d’exploitation gaz ou pétrole).

Bateau vole ! Une plateforme de maintenance offsore.

Après avoir franchi l’entrée du port principal en prenant garde au trafic des gros navires et au courant traversier annoncé par notre guide nautique, nous cherchons l’entrée du port de plaisance qui doit être nichée à droite en entrant. C’est une marina gérée par le « Koninklijke Marine Jacht Club » (Yacht club de la Marine Royale Néerlandaise). Un peu plus tôt dans notre navigation, nous avions appelé le garde-port par téléphone pour vérifier s’il y avait une petite place pour nous. Sa réponse nous avait rassuré : on vous en trouvera une. Il y a une autre marina à Den Helder mais elle est derrière un pont mobile et des écluses. Son accès est plus compliqué pour un séjour d’une ou deux nuits.

Quelques ronds dans l’eau pour laisser passer le trafic et se concentrer sur l’entrée dans la marina.

Nous franchissons l’étroit passage qui permet d’entrer dans la marina KMJC. La première partie a l’air assez spacieuse pour manœuvrer, mais elle a l’air également bien remplie. Bien évidemment, le vent est traversier et plutôt soutenu. Ça me semble plus étroit au fond. Je reviens vers l’entrée pour voir si on peut se glisser quelque part mais rien à faire. Colette aperçoit le garde-port sur un ponton qui nous fait signe d’aller au fond. Nous sommes condamnés à nous enfiler au bout de la marina. Je progresse prudemment et je vise la seule place disponible qui est le ponton carburant. En fait, la marina est pleine mais, pour la nuit, il nous permet de rester sur ce ponton. Nous allons rester deux nuits. Le gard-port est sûr que demain une place se libèrera. Les arrêts, ici, sont de courtes durées. L’arrivée est un peu brutale, le voisin de ponton un peu effrayé, mais il n’y a pas de casse.

Strana occupe la place réservée au biberon de gas-oil. Pas de plein ce soir pour les autres occupants de la marina.

Les atterrissages sont toujours un moment délicat, où la tension est palpable. Une dose d’inconnue, un zest de météo défavorable, une pincée de courant et la pression artérielle augmente. L’adrénaline inonde le corps. Une fois amarré, la pression chute. La visite des sanitaires, suivie de la promenade du soir achève de vous remettre dans l’état où vous étiez avant de commencer à apercevoir le port: détendu.

L’endroit n’est pas très attrayant mais c’est un abri sûr et il est facile de rejoindre Amsterdam et son aéroport en train. C’était une option envisagée pour Béatrice et Dominique si jamais la météo nous avait joué des tours et retardé dans notre progression. Mais ce n’est pas le cas et le voyage en leur agréable compagnie va continuer.

Le bassin du ferry qui assure la liaison avec l’île de Texel.

Le coucher de soleil vient teinter de feu le décor qui manque un peu de poésie mais même une grue peut ressembler à une sculpture sous cette lumière. Au commencement de la nuit, une belle lune viendra également nous féliciter pour notre périple en Mer du Nord, le long des côtes du Pays-Bas. La prochaine étape: un retour dans les plans d’eau fermés des Pays-Bas, Ijsselmeer.

La lune vous salue.