La côte Belge n’est pas très longue : 65 kilomètres seulement. Notre intention, lors de la préparation de l’étape au départ de la Baie de Somme, était de choisir une escale sur cette côte et de rayonner à partir de cet endroit en vélo, tramway et train pour visiter un peu de la Belgique.
Il y a plusieurs escales possibles. Celle qui avait notre faveur, en premier choix, était Oostende. Elle est à peu près centrale sur la côte avec tous les transports à proximité. Mais les autres ports de la côte Nieuwpoort, Blankenberge, Zeebrugge semblaient être également des alternatives possibles.
Oostende, c’est le port en ville, animé mais potentiellement bruyant. Tout est à proximité et elle dispose d’une gare qui permet de rejiondre facilement Bruges.
Nieuwpoort, c’est le port hors la ville, très grand, plus calme, loin de la ville qui est sur l’autre rive du chenal. Mais le tramway passe devant le port et un bac permet de traverser le chenal. Associés aux vélos, l’éloignement n’est plus un problème.
Blankenberge, c’est le plus petit ; Il est également en ville. Lorsque on navigue d’Ouest en Est, à partir d’ici, nous sommes proches de la frontière des Pays-Bas.
Zeebrugge, c’est avant tout un port de commerce. Son port de plaisance est probablement très adapté pour une escale technique mais l’environnement reste industriel. Elle a également une gare.
Nous sommes le 15 juin ; il est 8h du matin. Nous sortons d’une nuit de navigation et nous avons parcouru près de 130 MN depuis la Baie de Somme. La fatigue aidant, nous mettons le clignotant à droite peu de temps après le passage de la frontière pour faire escale à Nieuwpoort, premier port Belge en venant de l’Ouest.
L’entrée se fait par un long chenal bordé à l’entrée par deux jetées qui paraissent très hautes à notre arrivée car nous sommes à marée basse. Elles le seront moins à notre départ qui se fera à marée haute (autour de 5 mètre de marnage dans cette région). Sous ces jetées, qui sont supportées par un assemblage de poutres, les goélands ont élu domicile et nous saluent avec leurs cris. Selon les spécialistes des oiseaux, on dit du cri du goéland qu’il pleure ou qu’il raille. Ils n’ont pas l’air triste alors ils doivent certainement railler, nous railler ? A cause de nos mines fatiguées ou parce qu’on les dérange si tôt le matin ? On ne fait que passer.
C’est un chenal assez long, avec tout au bout les ports de plaisances. Un des avantages, c’est qu’il laisse le temps, en entrant, de faire la mise en place des pare-battages et des amarres tranquillement, bien à l’abri. A l’inverse, au moment du départ, si la direction du vent le permet, on peut hisser la grand-voile à l’abri de la mer. En le parcourant, nous traversons un chantier qui prépare la mise en place d’une barrière en cas de tempête pour fermer l’accès au chenal et protéger Nieuwpoort des inondations. A partir de cet endroit, nous rencontrerons régulièrement des zones où la mer a façonné la côte lors des grandes tempêtes au cours des siècles. Nous verrons comment l’être humain a tenté de s’y opposer et comment la vie en fût profondément bouleversée. Bienvenue en mer du Nord.
Il y a plusieurs yachts clubs qui gèrent les places disponibles dans ce grand port de plaisance. Nous avons choisi le WSKLum vzw, le yacht club créé et géré par l’armée de l’air Belge. Nous allons rester huit jours au ponton et nous n’avons pas regretté notre choix.
Nieuwpoort est en deux parties : la ville et les bains. La ville est agréable et nous irons boire un verre sur la place du marché le soir de notre arrivée.
Nieuwpoort-Bad (les Bains), ce sont des grandes barres d’immeubles en front de mer qui offrent une vue imprenable sur la Mer du Nord mais qui, vus du large, ne présentent pas Nieuwpoort sous ses meilleurs atours. C’est un des lieux de villégiatures prisé des belges.