Nous avons pris notre temps ce matin. C’est seulement vers 11h30, après un solide petit-déjeuner, que nous avons enfourché nos bicyclettes pour suivre un itinéraire qui ira grossièrement par la côte pour rejoindre Lemmer avec le retour par l’intérieur des terres en finissant par une petite visite de Stavoren. Ça, c’est le plan dans les grandes lignes. Nous ne nous interdisons pas quelques détours selon l’humeur du moment.

Vue sur notre lieu d’escale au ponton libre.

Nous quittons le ponton libre de Stavoren en direction du sud, le long de la côte. Comme beaucoup de pistes cyclables, nous progressons au sommet d’une digue qui protège les basses terres de l’eau.  Peu, après, nous attaquons la montagne : Roode Klif, la colline rouge. Son nom vient de la couleur des rochers qui la composent. Ils ont une forte teneur en oxyde de fer qui les teinte de rouille. Elle culmine à une altitude de 10m. La digue devant bien être à 5m, nous avons un dénivelé de 5m. Je crois qu’une pause est nécessaire après cette montée éreintante.

Le chemin de la digue nous mène à un petit port de pêche très ancien, Laaksum Haven. Il a conservé les bâtiments dans lesquels étaient salés et fumés les harengs. Il est classé monument historique et les maisons environnantes forment un hameau dans lequel étaient installées les familles de pêcheurs. Au bout de chaque jardin de ces maisons existe un petit panneau qui donne quelques informations sur la famille de pêcheurs qui y habitait lorsque le port était actif.

Un petit coup d’œil à la carte des environs avant de repartir nous incite à un petit détour. Nous allons traverser Rijsterbos, une forêt fameuse pour ses vieux chênes et ses allées larges. Elle est magnifique. Elle nous conduit au village de Rijs dont une grande partie des maisons ont des toits de chaumes.

De là, quelques kilomètres sont encore à parcourir pour rejoindre Lemmer qui est une ville très touristique. L’arrivée sur Lemmer se fait sur la digue que nous avions quittée pour traverser la forêt puis que nous avons rejoins en approchant de Lemmer. Elle forme des gradins naturels pour assister à un spectacle assez rare pour nous et apparemment apprécié par la foule qui nous entoure. Nous assistons à une régate de vieux gréement qui tournent autour de trois ou quatre bouées. Nous n’avons pas très bien compris les règles du parcours en les observant. Leur déplacement est lent mais la régate est compétitive, avec des tribords à la bouée sous le vent (le tribord est une règle de priorité bien connue et très pratiquée en voile). Il y a beaucoup de paire de bras à bord de chaque embarcation pour les manœuvrer. C’est joli à observer et nous décidons d’en faire notre lieu de pique-nique.

Pour digérer, rien de tel que de remonter sur les vélos pour nous rendre au centre de Lemmer et visiter cette jolie ville très animée. Bien entendu, des canaux la traversent, ce qui donne à toutes les villes des Pays-Bas un charme particulier.

Nous retournons vers Stavoren par l’intérieur des terres avec une superbe piste cyclable qui nous fait passer à travers bois dans une succession de courbes. Quand, nous retrouvons les champs, c’est pour constater qu’il y a beaucoup de fermes à vendre. Des fermes très bien tenues, dont les extérieurs sont très propres et soignés. Mais elles ne sont pas vraiment à vendre. C’est un mouvement de colère des agriculteurs néerlandais signalé par un foulard rouge à l’entrée des fermes. J’ai cru comprendre que c’est lié avec un projet de règlementation pour réduire l’agriculture intensive. Pour donner une idée, ce pays est le deuxième exportateur mondial de produits agricoles derrière les Etats-Unis. Quand on voit la taille des surfaces agricoles disponibles, on comprend ce que signifie « intensif ».

Pour conclure ce tour du Gaasterland qui s’étend entre Stavoren et Lemmer, nous terminons par la visite de Stavoren, une charmante petite ville que nos jambes sont très heureuses de revoir car elles sont fourbues après ces 68 km de promenade. C’est que le pays était montagneux tout de même avec ses collines à plus de 10 mètres !