Arrivés le matin à Oranjeplaat, nous avons sorti nos vélos après avoir amarré Strana. La journée est magnifique et nous avons besoin de nous dégourdir les jambes.

La petite ville de Veere est proche d’Oranjeplaat. Une piste cyclable isolée de la route permet de la rejoindre. Elle traverse le canal que nous avons emprunté avec Strana lorsque nous venions de Vlissingen / Middleburg.

De l’autre côté du canal, nous nous arrêtons pour regarder une belle brochette de vieux gréements typiques néerlandais. Le rendez-vous avec l’histoire commence ici.

Le patrimoine vivant des marins néerlandais.

Veere a été fondée en 1281 par un noble qui y a fait construire une maison et installer un bac. Bac ou ferry se dit « veer » en néerlandais. C’est là qu’on prenait le bac pour aller de Walcheren, l’île où nous sommes, à Noord Beveland, l’île d’en face, en traversant le Veerse Gat, du temps où les digues et barrages n’existaient pas.

A partir de ce moment, l’histoire de Veere s’est forgée autour du commerce maritime et international jusqu’au 18ème siècle avec un lien commercial privilégié avec l’Ecosse. Vers la fin, 10% de la population était écossaise.  Cette prospérité passée est sous nos yeux sous la forme des maisons de l’époque dont certaines sont appelées les maisons des écossais.

Un personnage bien connu a fait tomber Veere en léthargie : Napoléon a mis fin aux exclusivités et privilèges de Veere. Presque la totalité des écossais sont retournés chez eux et Veere est devenu alors un pauvre port de pêcheurs. Miraculée pendant la seconde guerre mondiale, elle étale son architecture à la nouvelle industrie locale, le tourisme, à laquelle nous participons activement aujourd’hui avec nos vélos.