C’était prévu de longue date cet arrêt de longue durée à Oranjeplaat. Colette devait retourner au travail pour mettre un point final à sa carrière professionnelle. Nous y sommes arrivés le 29 juin pour en repartir le 7 août : 38 jours d’escale.
Pourquoi Oranjeplaat ? Nous avons choisi ce port car plus tranquille que Middleburg ou Veere qui sont en plein cœur de ville. C’est un peu loin des commerces mais il y a des vélos à disposition au port et nous avons les nôtres. Boulangerie et Supermarché sont à 4 km dans le bourg d’Arnemuiden. Envie de ville, d’animation, de plus grands supermarchés ? Middleburg est à 9 km et c’est une sortie vélo agréable pour s’y rendre. Envie de site touristique, Veere est une petite ville charmante à 7 km. Un point important : la gare est à Arnemuiden. Elle est bien desservie et permet de rejoindre un grand nombre de places intéressantes, notamment l’aéroport de Schiphol (Amsterdam).
La ville la plus proche est donc Arnemuiden, littéralement, l’embouchure de la rivière Arne. Lorsqu’on regarde sur une carte d’aujourd’hui, il est difficile d’imaginer qu’Arnemuiden était à l’embouchure de la rivière Arne. Pourtant, un pas en arrière de 150 ans m’a fait découvrir une autre géographie de la région. C’était le temps où la mer arrivait jusque là.
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À gauche, Oranjeplaat n’existait pas en 1815. A la place se trouvait une rivière, la Sloe, qui joignait l’Escaut Oriental à l’Escaut Occidental. De port commercial international très actif au Moyen-âge, Arnemuiden a subit les caprices de la nature qui ont ensablé son havre à l’embouchure de l’Arne, rendant impossible le mouillage des gros bateaux de commerce. Arnemuiden s’est alors progressivement appauvrie. Le besoin de terres et de se protéger des inondations ont fait le reste. La construction de digues a progressivement éliminé la Sloe pour arriver, aujourd’hui, à la configuration actuelle, après la construction en 1970 du port et d’un complexe touristique à l’embouchure de ce qui était l’Arne et la Sloe.
Encore un exemple du travail des hommes contre la nature pour préserver leurs intérêts et leur sécurité. C’est un comportement qui a traversé les siècles. Les moyens techniques le permettant, il s’est juste quelque peu accéléré à partir du 19ème siècle.
Oranjeplaat est devenu un port accueillant au fonctionnement particulier, rare aux Pays-Bas. Il s’agit d’une coopérative. Les usagers du port ont acheté le port à la commune d’Arnemuiden en 1981. Chaque détenteur d’une place est obligatoirement un membre du yacht club. Ils ont des jours de maintenance obligatoire pour entretenir le port et il y a un pool de capitaines de port, bénévoles, qui remplacent à tour de rôle le capitaine de port salarié pendant ses jours de repos. Résultats : ils forment une communauté qui se connaît bien. Elle nous sera utile dans notre quête pour faire fabriquer une pièce nécessaire au moteur.
Le capitaine de port permanent a été très arrangeant. Comme nous ne savions pas où nous mettions les pieds, nous n’avions pris que deux nuits au port. Très vite, nous avons su que cet endroit serait parfait pour nous pour rester un mois. Il nous a alors trouvé une place pour 14 jours et, lorsque l’échéance arriva, une autre place pour le reste du séjour. En été, les ports aux Pays-Bas sont très fréquentés mais il y a aussi beaucoup de mouvements. Il est relativement facile de trouver une place pour faire escale. Juillet à Oranjeplaat, ce sera en solitaire donc. Après notre ballade à Veere et en Zeeland, Colette retourne à la maison. Pour moi, le programme de juillet sera constitué de maintenance, écriture, tourisme, kayak, vélo, leçons de néerlandais. Tout ça dans un environnement, ma foi, fort agréable.